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L’obésité et le surpoids

Ils continuent leur progression dans le monde

Une étude publiée, mardi, dans « The Lancet » alerte sur l’augmentation de la pandémie d’obésité et de surpoids, si rien n’est fait pour inverser la tendance. La hausse toucherait particulièrement l’Asie et l’Afrique. Sans action politique vigoureuse, environ 60 % des adultes et un tiers des enfants et adolescents dans le monde seront en situation de surpoids ou d’obésité en 2050, selon des projections publiées le 4 mars, dans la revue médicale britannique The Lancet.


L’obésité – définie par un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 30 chez l’adulte  et le surpoids IMC supérieur à 25 sont associés à de nombreuses pathologies (diabète de type 2, maladies cardiaques, hypertension artérielle, cancers…) et représentent déjà la cinquième cause de décès dans le monde.


La prévalence du surpoids et de l’obésité a doublé en trente ans, touchant 2,1 milliards d’adultes et près de 500 millions d’enfants et d’adolescents en 2021. L’obésité, à elle seule, affecte plus d’un milliard d’individus selon des données publiées en 2024 dans The Lancet. Dans certains Etats d’Océanie, du Moyen-Orient ou d’Afrique du Nord, la prévalence atteint des sommets : l’obésité touche plus de 70 % des femmes des îles Tonga et pourrait grimper à plus de 87 % en 2050. Les projections sont tout aussi inquiétantes pour l’Egypte qui afficherait le même taux chez les femmes au milieu du siècle. Parmi les pays les plus riches, les Etats-Unis enregistrent, aujourd’hui, la plus forte prévalence de l’obésité, à près de la moitié de la population. Mais c’est en Asie et en Afrique subsaharienne que les progressions les plus fortes devraient être enregistrées dans les prochaines décennies.


Les causes de ces évolutions sont connues : les changements de régime alimentaire, liés notamment à l’urbanisation, le développement de l’alimentation transformée au détriment des produits frais, la consommation accrue de sucre, d’huile et de produits d’origine animale dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, et la sédentarisation. Ces pathologies, qui affectent fortement la qualité de vie et la santé des individus touchés, sont en grande partie évitables


Forte dimension sociale


En France, la dernière grande étude remonte à 2016 : la cohorte Constance, plus de 50 000 participants inclus, avait alors établi l’obésité à un peu plus de 15 % de la population adulte. Une autre enquête conduite par la Ligue contre l’obésité, en 2021, avait conclu à un surpoids affectant 47,3 % des adultes (dont 17 % pour l’obésité). Si les données manquent pour évaluer précisément les tendances françaises, les études convergent, en revanche, sur la forte dimension sociale de l’obésité, appelant à des politiques ciblées en faveur des catégories les plus défavorisées.

Les politiques de prévention en matière de santé publique connaissent pourtant des revers. Si les Etats-Unis réfléchissent à un étiquetage nutritionnel obligatoire sur les emballages alimentaires. L’Union européenne, elle, vient de tourner le dos à un logo harmonisé entre les Vingt-Sept. L’adoption d’une étiquette nutritionnelle figurait parmi les engagements de la Commission européenne en 2020 pour une alimentation saine et durable, mais face à l’hostilité farouche de l’Italie au Nutri-Score, le principal système déployé dans plusieurs pays européens, les commissaires ont tergiversé, puis renoncé à toute initiative sur le sujet.

13 mars 2025

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