Semaglutide et obésité

Une nouvelle étude sur 2 ans chez des patients en surpoids ou obèses sans diabète

L’obésité représente un problème majeur de santé publique. Les modifications du mode de vie (prise en charge nutritionnelle, activité physique ne permettent souvent qu’une perte de poids limitée et difficile à maintenir). Aussi un médicament pour le traitement de l’obésité pourrait constituer un complément très utile et une arme contre la NASH, maladie pour laquelle il faut obtenir une réduction de 10% du poids initial pour espérer une rémission.

Analogue du glucagon-like peptide-1, le semaglutide a fait preuve d’efficacité dans le traitement  du diabète. Il est commercialisé dans cette indication. Il a fait l’objet de plusieurs études dans l’obésité.

L’étude STEP 5 a été publiée en octobre 2022 dans « Nature Médicine » 

Il s’agit d’un  essai randomisé contre placebo qui  avait pour objectif principal d’évaluer l’efficacité et la tolérance de l’administration sous-cutanée de semaglutide à la posologie de 2,4 mg une fois par semaine chez des adultes souffrant d’obésité (IMC ≥ 30 kg/m2) ou de surpoids (IMC ≥ 27 kg/m2), avec au moins une comorbidité liée au poids, mais sans diabète.

L’étude a été conduite dans 5 pays (États-Unis, Canada, Hongrie, Italie et Espagne).

304 adultes ont été inclus, puis suivis pendant deux ans. Il s’agissait en majorité de femmes (78 %).

L’âge moyen était de 47 ans, le poids moyen de 106 kg, un IMC de 38,5 kg/m2, un tour de taille de 115,7 cm Les critères d’évaluation étaient le pourcentage de variation du poids corporel.

Le traitement hebdomadaire de 2,4 mg  de semaglutide a entraîné une réduction initiale du poids qui s’est stabilisée après la semaine 60 et s’est maintenue jusqu’à la fin de l’étude à la semaine 104 (2 ans) ; la perte moyenne de poids a été de 15,2 % avec le semaglutide, contre une perte moyenne de poids de 2,6 % avec le placebo (P < 0,0001).

En ce qui concerne les facteurs de risques cardiaque et métabolique, le traitement par semaglutide a amélioré une série de paramètres, notamment le tour de taille, la pression artérielle et le taux de triglycérides ; une réduction des taux d’insuline et de glucose à jeun a été obtenue, suggérant une augmentation de la sensibilité à l’insuline.

La tolérance était marquée par les effets indésirables observés avec cette classe de médicaments : survenue d’effets gastro-intestinaux légers à modérés (nausées, diarrhée) dans 1/ 3 des cas.

Cet essai clinique a confirmé la survenue d’une perte de poids significative et durable de 2 ans avec le semaglutide chez les personnes en surpoids sans diabète, mais avec une ou plusieurs comorbidités, ou chez les personnes obèses sans diabète. Il est logiquement utilisé chez les patients diabétiques avec NASH et pourrait représenter un traitement prometteur de la NASH.

Garvey  WT et al. Two-year effects of semaglutide in adults with overweight or obesity: the STEP 5 trial Nature Medicine, 2022 ; 28 : 2083–2091