Contre l’apnée du sommeil fréquemment associé à la MASH...

Le tirzépatide sera-t-il le premier médicament ?

Le syndrome d’apnées du sommeil (SAHOS), se caractérise par des interruptions ou des  réductions de la ventilation pendant le sommeil, liées à des fermetures répétées du pharynx. Au-delà de l’impact important du SAHOS sur la qualité de vie, il est également associé à une augmentation du risque de complications cardiaque et métaboliques. Le surpoids est un facteur de risque de SAHOS.

Actuellement, les mesures hygiéno-diététiques et la ventilation à pression positive continue (PPC) sont les traitements de référence du SAHOS. Le tirzépatide pourrait constituer un nouveau traitement. C’est un double agoniste du récepteur du glucagon (GIP)  et du récepteur du peptide-1 de type glucagon (GLP-1)  qui a montré son efficacité dans la prise en charge du diabète, en diminuant les taux d’hémoglobine glyquée. Il a montré également une efficacité dans la NASH comme rapporté au dernier congrès européen des maladies du foie.  Chez les patients obèses, il est associé à une réduction de poids compris entre 10 et 20%. 

2 essais randomisés internationaux, plus de 450 participants

Deux essais randomisés contrôlés de phase 3, ont été conduits récemment pour évaluer l’intérêt du tirzépatide dans la prise en charge du SAHOS. Tous deux incluent des adultes présentant un SAHOS modéré à sévère et une obésité (indice de masse corporelle IMC ≥30 kg/m2 ou ≥27 kg/m2 au Japon). Le premier essai était mené sur des personnes n’utilisant pas la PPC (n = 234), le second a inclus des patients traités par PPC (n = 235).

Globalement, l’IMC moyen était d’environ 39 kg/m2 dans les deux groupes.

Dans les deux groupes, les patients étaient randomisés pour recevoir, soit le tirzépatide à la dose de 10 ou 15 mg selon la tolérance, soit un placebo, pendant 52 semaines. Le critère de jugement principal était l’évolution de l’indice d’apnées-hypopnées (IAH, nombre d’apnées et d’hypopnées par heure de sommeil), en comparaison avec la situation au début de l’essai. Cet indice initial était en moyenne de 51,5 pour les patients de l’essai 1 et de 49,5 pour les patients de l’essai 2. 

Efficacité après 1 an de traitement, avec ou sans PPC

Pour l’essai 1, sans PPC, après 1 an de traitement l’IAH a diminué en moyenne de -25,3  pour les patients sous tirzépatide et de -5,3 pour les participants sous placebo, soit une différence de 20 épisodes par heure (-25,8 à -14,2). Pour les participants à l’essai 2, le changement moyen après 1 an est de -29,3 épisodes par heure avec le traitement et de -5,5 par heure avec le placebo, soit une différence estimée de – 23,8 épisodes par heure.

Il apparaît aussi une amélioration pour les critères secondaires le poids (réduction moyenne de 20 %) et les conséquences de l’hypoxie, la qualité du sommeil rapportée par le patient, la pression artérielle. 

Les effets indésirables rapportés le plus souvent sont d’ordre digestif et évalués le plus souvent comme bénins à modérés. 

Si les données futures confirment cette efficacité et l’innocuité au long cours du tirzépatide, celui-ci pourrait alors devenir le premier traitement médicamenteux du syndrome f »apnée du sommeil et de la MASH. 

Référence: Malhotra A, Bednarik J, Chakladar S, et al. Tirzepatide for the treatment of obstructive sleep apnea: Rationale, design, and sample baseline characteristics of the SURMOUNT -OSA phase 3 trial. Contemp Clin Trials. 2024 Jun;141:107516. doi: 10.1016/j.cct.2024.107516.