Confinement : cause de déséquilibres alimentaires chez de nombreux Français

Le premier confinement entre mars et mai 2021 a bouleversé l’équilibre alimentaire de nombreux Français. L’étude CoviPrev a permis de suivre différents comportements lors de cette période et illustre ces changements dans le Bulletin Epidemiologique Hebdomadaire. Ce confinement a favorisé la cuisine à la maison mais d’autres changements étaient plutôt défavorables à la santé avec davantage de grignotages et une plus grande quantité d’aliments consommés chez beaucoup, en particulier en cas de problèmes financiers. Ces résultats suggèrent que des confinements répétés peuvent aggraver les maladies métaboliques liées à l’alimentation. 

Dès le début du confinement dans le cadre de l’épidémie de COVID-19, une enquête répétée de Santé publique France (enquête CoviPrev) a permis de suivre différents comportements de santé. Un article publié dans le BEH présente l’évolution perçue des comportements alimentaires pendant le confinement strict du 17 mars au 11 mai 2020, et les déterminants de la prise de poids au cours de cette période.

Deux échantillons indépendants de 2000 adultes résidant en France métropolitaine ont été interrogés par Internet lors des 3ème et 6ème vagues d’enquête (respectivement la 5ème et la 8ème semaine du confinement).

Lors de la 3éme vague, 37% des individus ont déclaré avoir modifié leur alimentation, sans différence selon le sexe. Les femmes ont toutefois été plus nombreuses à déclarer davantage cuisiner, grignoter, consommer des produits gras, sucrés, salés, mais faire attention à leur poids.
Parmi les comportements évalués, la majorité ont été impactés par le confinement pour 25 à 40% des répondants : par exemple, 37% ont déclaré cuisiner des plats faits maison plus fréquemment que d’habitude et 27% avoir pris du poids contre 11% en avoir perdu.

Les analyses aboutissent à des associations positives entre la prise de poids et des difficultés financières : les personnes concernées déclarent manger plus que d’habitude, grignoter davantage, avoir réduit leur consommation de fruits et légumes, augmenté celle de produits gras et salé. Une situation financière tendue était également associée à moins d’activité sportive, à un risque de symptômes dépressifs et à des troubles du sommeil.
Enfin, ces déséquilibres se sont accrus au cours du temps avec 27% des répondants déclarant grignoter davantage lors de la 6éme vague d’enquête contre 22% en lors de la 3éme vague et 36% avoir pris du poids contre 27% au cours de ces mêmes vagues. 

Référence :
Corinne Delamaire et al.
Comportements alimentaires et déterminants de la prise de poids des adultes en France pendant le confinement lié à la COVID-19 : Évolutions perçues (COVIPREV, 2020)
BEH COVID-19 N°7, mai 2021